Assouplissement des règles d’introduction en Bourse : les particuliers ne pourront-ils plus participer aux IPOs ?

salle des marchés euronext

A l’occasion de la conférence annuelle Euronext le 19 mars dernier, Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de l’Autorité des marchés financiers, a annoncé la levée de l’obligation faite aux entreprises de réserver une part de leurs actions aux investisseurs particuliers lors d’une introduction en Bourse (voir la dépêche AFP et l’article des Echos). Cette obligation spécifique à la France visait à réserver aux particuliers une part minimale de 10% des titres mis sur le marché (voir article 315-6 du Règlement général de l’AMF).

La suppression de cette obligation va permettre aux émetteurs de réaliser des IPOs très rapidement, sans appel public à l’épargne. Elle vise à accroître la compétitivité de la place boursière parisienne.

Est-ce pour autant la fin du volet grand-public (ou « retail ») pour les introductions en bourse ? Certainement pas !

Cette mesure va concerner des opérations qui n’ont pas besoin de faire appel à la souscription des investisseurs particuliers : cela peut être de grandes opérations, de plusieurs centaines de millions d’euros, pour lesquelles les souscriptions émanant d’investisseurs professionnels se comptent par centaines. Cela peut être aussi des opérations plus techniques, confidentielles, pour lesquelles l’objectif n’est ni la liquidité, ni la visibilité.

Mais la majorité des introductions en Bourse, que ce soit à Paris ou ailleurs, concerne des PME / ETI : elles viennent chercher en Bourse non seulement du financement, mais également de la notoriété. Sans investisseurs particuliers, les émetteurs intéresseront beaucoup moins les médias. Les PME/ETI ont par ailleurs besoin d’une forte base retail pour favoriser la liquidité de leur titre une fois cotées, car les quelques dizaines d’investisseurs professionnels réunis à leur capital lors de l’IPO ne pourront à eux seuls assurer une liquidité suffisante.

Les PME/ETI ont donc tout intérêt à continuer de réserver aux particuliers une part des titres offerts lors de l’IPO. Mais c’est le cas aussi pour de nombreuses grandes sociétés : on n’imagine pas la Française des Jeux ne pas faire appel public à l’épargne. Un des objectifs de cette introduction en bourse en 2019 était d’en faire un grand succès populaire, et il fut largement atteint.

En conclusion, cette mesure ne peut être que bénéfique pour le marché boursier et toutes ses parties prenantes (dont les agences de communication financière comme Calyptus, qui œuvrent pour faire des IPOs de grands succès retail). Elle ne peut qu’amener sur le marché parisien plus d’opérations, créant ainsi un effet vertueux, les succès des opérations « privées » entraînant dans leur sillage de nouvelles opérations publiques. Collectivement, nous avons tout à y gagner.

 

Pour plus d’information, contactez mathieu.calleux@calyptus.net – +33 1 53 65 37 91

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